Louis Schoon
Passion mécanique
BOL D'OR 1957
Participation au 28ème Bol d'Or avec Robert Decae, toujours sans aucune aide extérieure avec une moto élaborée (numéro 53) à l'aide de matériaux récupérés sur un dépôt d'avions réformés de la Deuxième Guerre, y compris les éléments de suspension arrière qui viendraient d'une Forteresse Volante. (Précurseur dans le recyclage des matériaux). Tout est « maison », y compris la fourche à roues poussées et les moyeux freins. Le moteur n'est plus un Aubier-Dunne mais un 175 Ydral avec distributeur rotatif et double allumage. Le filtre à air est celui d'une 203 Peugeot. Cette machine est équipée d'un carénage en duralumin de 10 dixièmes réalisé dans l'atelier de Robert Decae à Flers. Louis Schoon et Robert Decae, se relayant toutes les deux heures, parcourent en 24 heures 2036 km à la moyenne de 84,8 km/h, se classent 2èmes de la catégorie course derrière l'imbattable 175 Liberia de Georges Agache. Au classement général, ils sont 17èmes sur 42 concurrents classés. Louis Schoon, qui avait perdu un oeil suite à une éclaboussure de métal en fusion lors de la réalisation d'un carter, avait été contraint d'installer un rétroviseur sur sa moto pour ne pas être surpris lorsqu'il était doublé par des grosses cylindrées.
Pierre ASTIER
Un Roubaisien, Louis SCHOON et un Flersois, Robert DECAE se sont classés seconds au 29° Bol d’or motocycliste à Monthléry
Deux passionnés de mécanique
MM. Schoon et Decae, qui sont deux passionnés de la mécanique et de la moto, ont tenté leur chance dans cette importante épreuve, sur une machine entièrement réalisée par eux-mêmes. Cette motocyclette, sur laquelle ils réalisèrent une moyenne de 97 km/heure, du samedi 1er juin à 17h., au dimanche 2 juin à 17h., a été réalisée dans un petit atelier, 10, rue des Trois-Ponts, à Roubaix, chez M. Schoon, tandis que, d’autre part, tout le carénage de cette moto a été fait dans le petit atelier de Robert Decae, à Flers. Le « Bol d’Or » est une course qui met à l’épreuve tant les hommes que le matériel et qui permet aux coureurs de percer dans une branche extrêmement difficile.
Une lignée d’audacieux
Ceci nous procure l’occasion de rappeler que dans la famille Schoon on est mécanicien de père en fils. Le grand-père, feu M. Eugène Schoon, décédé en 1939, a été l’un des plus vieux chauffeurs-mécaniciens de Roubaix. Le père, M. Louis Schoon, aujourd’hui âgé de 62 ans est mécanicien de son état et fut aussi, depuis 1911, un passionné de la moto. Le fils, Louis Schoon, âgé de 38 ans, est mécanicien-électricien en automobile et , depuis son tout jeune âge, il se passionne pour la mécanique automobile et la moto. Il se classa second en 1955, et premier en 1956, dans la catégorie moto 125 cm3 course, dans le Rallye du Nord de l’Europe, dont le parcours d’un bon millier de kilomètres, allait de Paris par Spa, le Luxembourg, l’Allemagne, la Hollande et la Belgique, et dont l’arrivée officielle avait lieu à la frontière d’Herseaux. De son côté, M. Robert Decae, âgé de 32 ans, habite Flers-Bourg et exerce la profession de mécanicien-dessinateur. Féru de mécanique et de moto, il se classa aussi, l’an dernier, second du Rallye du Nord de l’Europe.
Une coopération qui date de loin
Avant de réaliser leur performance dans le 29ème Bol d’Or, avec la machine de leur conception, à laquelle ils ont consacré ensemble tous leurs loisirs. Louis Schoon et Robert Decae s’étaient connus tout jeunes, au terrain d’aviation de Flers et de Bondues où, déjà, voici près de vingt ans, ils faisaient évoluer leurs planeurs et modèles réduits d’avion avec un petit moteur de leur fabrication. Cela constituait leur jeu favori qui faillit un beau jour leur coûter cher puisqu’ils furent tous deux arrêtés par les Allemands, en 1941, tandis qu’en s’amusant, ils faisaient voler leurs petits appareils au-dessus du champ d’aviation de Flers. Il fallut l’intervention du pasteur Page, et celle de Mme Vanholande, de Roubaix, qui tentèrent l’impossible, afin de les disculper aux yeux des occupants pour que ceux-ci se décident à leur rendre leur liberté. Ajoutons qu’après guerre, Louis Schoon s’obstina à réaliser, avec des moyens limités, une petite voiture automobile de sa conception et avec laquelle il effectua sans le moindre accroc, la route de Roubaix-Annecy, soit 800 km. en une seule journée. C’est la preuve que de tels garçons sont méritants et dignes d’être encouragés.
F. ESQUEDIN. VOIR L'ARTICLE EN PDF
Le MOTO-CLUB DU NORD DE LA FRANCE
SCHOON-DECAE se classent 2ème dans la catégorie 175 cm3 course, tandis que leurs camarades OOSTERLYNCK et GODIN enlèvent la 3ème place dans le catégorie 175 cm3 sport.
Cette compétition qui est l'oeuvre du regretté Eugène MAUVE, a une renommée mondiale. Elle peut se comparer aux 24 heures du Mans puisque les meilleurs pilotes motocyclistes doivent rouler durant 24 heures.
La presse régionale avait annoncé la partici 4 meilleurs coureurs de vitesse, amateurs du Moto-Club Nord, qui représentaient en même temps le Nord dans cette grande épreuve où la sélection est impitoyable.
On s'attendait à une belle course des deux équipes SCHOON-DECAE et OSTERLYNCK-GODIN, mais nous n'aurions certes pas osé pronostiquer une telle performance accomplie devant des professionnels chevronnés, habitués à ce genre d'épreuve.
En effet, il convient d'insister sur le fait que les 4 coureurs du M.C.N.F. sont de purs amateurs, ils ne sont aidés par qui que ce soit, c'est donc par amour pur du sport qu'ils ont décidés, en vrais sportifs, de courir le Bol d'Or qui exige des pilotes, des qualités vraiment exceptionnelles.
Ajoutons que la machine de SCHOON avait été conçue et réalisée par lui-même, avec un moteur YDRAL 175 cm3.
Se relayant toutes les deux heures, SCHOON-DECAE sur la 175 course et OOSTERLYNCK-GODIN sur la 175 sport, menèrent leur course très intelligemment car il fallait tenir 24 heures sans défaillance. Ils ont pleinement réussi et mérité les éloges qui leur furent décernés par leurs nombreux amis et la presse sportive.
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